Depuis son élection en novembre dernier, le président américain Donald Trump a brandi la menace de tarifs douaniers sur les importations en provenance du Canada. Ces menaces, initialement perçues comme le reflet du tempérament imprévisible du président Trump, se concrétisent toutefois en ce mardi 4 mars 2025, suscitant de vives inquiétudes parmi les entreprises canadiennes quant aux répercussions potentielles sur leurs activités et aux mesures à adopter pour s’y préparer.
Votre comité sectoriel est présent pour vous accompagner en cette période d’incertitude. Notre rôle est de veiller à l’amélioration des pratiques en gestion des ressources humaines tout en développant des programmes de formation qui maintiendront votre niveau de compétitivité et de réactivité face aux changements.
D’ailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé un investissement majeur de 20 millions de dollars dont vous pourriez bénéficier rapidement. N’hésitez pas à nous joindre afin que nous puissions vous apporter notre soutien et vérifier la disponibilité des fonds.
D’autres mesures de soutien aux entreprises sont également disponibles.
Les tarifs douaniers : un outil de protectionnisme économique
Un tarif douanier est une taxe appliquée par un gouvernement sur les biens importés. Lorsqu’une entreprise acquiert un produit à l’étranger, elle doit s’acquitter de cette taxe, généralement calculée en pourcentage du prix total de l’article. Dans ce contexte, les entreprises américaines devront supporter ce surcoût lorsqu’elles achèteront des produits canadiens, ce qui pourrait les inciter à privilégier des fournisseurs locaux.
L’objectif de cette politique protectionniste est de réduire la dépendance des États-Unis aux importations, mais elle risque d’affecter directement l’économie canadienne. En effet, plus de 75 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis, soit environ 50 milliards de dollars par mois, dont près de 15 milliards dans le secteur de l’énergie.
Le secteur manufacturier : un pilier vulnérable face aux tarifs douaniers
Le secteur de la fabrication occupe une place centrale dans l’économie québécoise et canadienne, malgré sa grande sensibilité aux variations des tarifs et à la demande étrangère. En janvier 2025, il comptait 1,9 million de travailleurs, soit 8,9 % de l’emploi total au Canada, ce qui en fait le quatrième secteur le plus important du pays, selon l’Enquête sur la population active. Bien que fortement influencé par les fluctuations des exportations, notamment vers les États-Unis, il demeure un moteur essentiel de croissance et de compétitivité. Le Québec, grâce à sa contribution significative à l’industrie manufacturière, joue un rôle stratégique dans la solidité et le dynamisme économique du pays.
C’est aussi le secteur qui compte le plus grand nombre d’emplois dépendant de la demande américaine. Environ 641 000 emplois dans la fabrication (39,4 %) sont liés aux exportations canadiennes vers les États-Unis, selon les dernières estimations du système des comptes macroéconomiques. Cette statistique illustre la forte interdépendance entre l’économie canadienne et celle des États-Unis et met en évidence la nécessité de diversifier nos marchés.
Conséquences des tarifs douaniers
Si les industries américaines choisissent de ne plus s’approvisionner auprès du Canada en raison des surcoûts engendrés par les tarifs douaniers, la demande de production sur le territoire canadien diminuerait, ce qui pourrait entraîner des licenciements dans les secteurs concernés.
D’un autre côté, si les États-Unis décident de poursuivre leurs échanges commerciaux avec le Canada malgré ces coûts supplémentaires, ces surcoûts seraient inévitablement répercutés sur les consommateurs canadiens, les entreprises américaines étant contraintes d’augmenter les prix des produits importés pour compenser les tarifs douaniers. Dans tous les cas, les consommateurs canadiens ressentiraient probablement l’impact de ces tarifs, car il est plus simple pour les entreprises d’intégrer ces coûts dans les prix de vente que de modifier rapidement leurs chaînes d’approvisionnement, ce qui impliquerait des ajustements logistiques complexes et de long terme.
Dans cette perspective, le gouvernement a présenté le projet de loi 85, visant à simplifier les démarches administratives et à réduire le fardeau réglementaire des entreprises, en particulier des PME et TPE. Pour ces petites structures, le coût des formalités administratives est près de six fois plus élevé que pour les grandes entreprises, ce qui représente un obstacle majeur à leur croissance. Cette situation a un impact significatif sur l’économie québécoise, sachant que 95 % des entreprises de la province comptent moins de 50 employés et que 53 % sont constituées de moins de cinq employés.
Faire face aux défis des tarifs douaniers : mesures concrètes et perspectives
Voici quelques solutions à envisager pour faire face aux tarifs douaniers et aux autres menaces externes échappant au contrôle direct des entreprises.
- Diversification des marchés et des fournisseurs : Réduire la dépendance à un seul marché ou fournisseur afin de minimiser les risques liés aux barrières commerciales;
- Veille réglementaire et analyse des risques : Mettre en place une surveillance continue des évolutions législatives et réglementaires pour anticiper les impacts potentiels et adapter rapidement sa stratégie;
- Collaboration : S’associer à d’autres entreprises ou organisations sectorielles, telles que le CSMO CoeffiScience, afin d’assurer un accompagnement optimal;
- Optimisation des chaînes logistiques : Réévaluer et ajuster la chaîne d’approvisionnement pour contourner les obstacles douaniers et réduire les coûts liés aux tarifs;
- Automatisation et modernisation des industries : Optimiser la productivité et renforcer la capacité opérationnelle, pour offrir aux entreprises une flexibilité accrue pour s’adapter promptement aux variations du marché.
Parmi toutes ces possibilités, la formation de la main-d’œuvre demeure un point crucial. Nous vous rappelons que votre comité sectoriel demeure à votre disposition en cette période critique pour vous apporter son soutien à ce niveau et que des sommes gouvernementales sont disponibles pour réaliser votre projet.